mercredi 26 août 2009

Nos Keur Samba'lent


Après ce long trajet, nous arrivons à destination à Keur Samba Yacine. Une surprise nous attend. On entend au loin la musique des Sabbakh. Les villageois forment un impressionnant comité d’accueil. On se laisse entraîner par la foule. Le rite de bienvenue commence avec des danses traditionnelles auxquels nous sommes invités à participer chacun à notre tour, puis tous ensemble ; les toubabs font le spectacle ! Puis se succèdent les discours des griots et des officiels. Cette cérémonie nous touche par tant de chaleur humaine.

Nous partons chacun dans notre famille d’accueil. Nous allons ainsi pouvoir découvrir la vie africaine dans son quotidien. La nuit tombe, nos hôtes nous invitent à casser le jeûne avec eux. Nous nous retrouvons avec les jeunes de l’association « Diamono » pour un bon repas sous les étoiles, préparé avec gentillesse par les jeunes filles de l’association.

mardi 25 août 2009

CA ROULE


Découverte des premières pistes, bosses, trous ; les siestes deviennent difficiles. La caravane avance, les baobabs restent. Campement idyllique au milieu des baobabs, sur la route juste avant Kaolak. Frisbee et Foot avec les villageois, au point de se faire surprendre par l’orage.
Tempête à bord. Nous sommes tous embarqués dans cette galère. La caravane prend l’eau de tous bords. Quand l’orage éclate, tout est sur le pont. Les mousses entrain de prendre leur douche rappliquent en catastrophe. Les bâches sont tendues, les tentes sorties des flaques et les sacs enfournés dans le 4X4. Certains sortent le KWay, d’autres optent pour le boxer ou le maillot de bain ; c’est l’occasion rêvée pour se la jouer Ushuaïa nature en prenant sa douche avec la pluie. Sous la bâche la vie s’organise et la cuisine reprend grâce à Béatrice, notre cuistot tempête. Les patates ne seront pas frites mais l’omelette transformée en œufs brouillés sera appréciée à sa juste valeur. Après la pluie vient le beau temps si bien que nous nous endormons sous un ciel étoilés.

lundi 24 août 2009

PATIENCE , PATIENCE, PATIENCE…


Aujourd’hui objectif Sénégal ! Béa nous montre ses talents de mécano. Moktar surveille le contrôle de la pression des pneus.

Arrivée à Kayes, le pont a laché, les rives du fleuve Niger sont suturées par les camions qui entendent de traverser. Le passage se fait grâce au bac. Les camions attendent plus d’une semaine, heureusement , nous concernant elle n’est que de 2 heures.
Une partie du groupe prend la pirogue sous un soleil de plomb direction le marché. Chaque petit groupe mangera sur sa rive, riz au gras pour les uns et riz sauce oignons pour les autres. Et Allah nous réunira au détour d’une rue.

La caravane s’envole vers la frontière. Moktar, Flo et Elo se préparent pour de difficiles négociations avec la douane. Ets’est finalement le charme de la douce Elodie qui achèvera la resistance des douaniers sénégalais. Nous entrons chez les lions de la « Terranga ». Merci au Ramadan, les flics font la sieste plus qu’ils ne contrôlent. Dans les 4X4, cours intensif de Wolof. Nangadef, Mangiferek, waaw, déedéet, diam tam , l’indispensable du bon petit wolof.

On plante le bivouac à quelques kilomètres de la frontière. Les tentes fleurissent à travers la brousse à l’abris d’un baobab. Dégustation du Whisky de Gisèle sous quelques gouttes rafraîchissantes. Après le repas, on déguste le dernier camembert et la dernière bouteille de rouge : ici commence le Ramadan à la française. Jeux, tchatche et phrase du jour : « La Corse, c’est bien mais sans les corses » (Elodie Cassard). Les femmes refont le monde, pendant que les hommes font fortune au 421. Peu à peu les toubabs se dispersent pour une nuit bien chaude. Les esprits du Baobab interviennent à 4heures du matin, plutôt taillés courts.

Phrase du jour : « on se précipite pas si on veut prendre le singe en brousse ». (Proverbe Wolof)

samedi 22 août 2009

La caravane, suite

C'est parti pour le groupe 3. Nous sommes bien arrivé à Bamako avec 24 heure de retard... Du coup nous avons pu profiter d'une journée a Casablanca, première aperçu de l'Afrique, un petit tour dans la mèdina et un arrêt devant l'impressionnante grande mosquée de Casa au bord de l'Atlantique, terminée en 1993 après 6 ans de chantier pharaonique. Merci la douane marocaine qui a bien voulu veillez sur nos sept cartons dans ses bureaux.
Arrivé à trois heure du matin vendredi, l'èquipe de Via Brachy,Guillaume et Gildas nous attendaient aussi a l'aèroport était au rendez vous pour nous accueillir chaleureusement, ; ils ont tous l'air en super forme!. Et dèclinez les offres des multiples porteurs, rabatteurs et guide en tout genre qui se proposaient de nous prendre en charge. Bienvenue en Afrique!

Première journée a Bamako
Après une nuit courte et moite dans la confortable maison de Djeliboubou, nous nous rendons au marché du coin pour faire les courses du midi. LE marché n'est pas très fourni mais le nècessaire est là, on ressort de la avec une grande impression de pauvreté et en même de vitalité et d'animation. C'est pas fini, l'après midi c'est le tour du marché centrale de Bamako, gigantesque, grouillant, pollué, coloré, foisonnant, vivant... L'artisanat est très riche et mèlange toutes les cultures du Mali



La phrase du jour : Chez les touaregs, il y a trois prix : celui du vendeur, de l'acheteur et celui de la fin.

mercredi 19 août 2009

Sosthène est là, la Caravane passe


Samedi 15 août.
A l'heure où nous devions arriver en France, nous nous réveillons d'une nuit grand luxe dans une vraie chambre avec un vrai grand lit, une vraie salle de bain et un vrai énorme petit-déjeuner. Ca va bien.
Janvier et Yo sont sur le pont pour aller s’inquiéter de notre avenir, tandis que les filles se voient déjà cuire au bord de la piscine. Dommage car ce jour-là a lieu la fête du Ramadam et des femmes. Un concert au bord de la piscine enregistré par l’ORTM, la télé nationale. Nous suivrons l’arrivée des plus belles dames de Bamako depuis nos fenêtres…
Flo nous annonce que nous avons un vol pour le soir avec Air France via Paris. Mais faut-il y croire, hein ?
Et oui ! Nous nous sommes quittés, c'était bizarre. Prenez soin de vous Elo, Flo, Moquetare et Francky-c’est-bon. Encore deux mois, putain !

Habitués à l’hôtel Olympe, nous avons poursuivi dans le vol avec écran cinéma et musique individuels et grand confort. Marie et Audrey, qui ont appris a négocier le prix des légumes avec Elo, on mis le cours en pratique avec un stewart. Résultat : du vin rouge, du champagne, de la liqueur de poire, des serviettes papier en forme de roses (oh c’est beau !!) et une double ration de petit-dej… Merci Elo !!! Nous sommes arrivés à Toulouse vers 9h du matin. Sosthène était là pour nous.

La phrase du jour:
L’Afrique c’est dur, le retour à Toulouse c’est très très dur.

Vendredi à Bamako, c'est jour d'anniversaire


Quelques uns s’échappent sur la colline qui domine Bamako et porte le doux nom de Lassah….c’est la terre des artistes, des rastas, de gens de toute l’Afrique (Guinée, Burkina, Cote d’Ivoire) venus se poser à Bamako, dans une atmosphère tranquille, vraiment super tranquille !
On retrouve Demba qui joue un peu de n’goni, Yégué qui nous a gravé son album, ledieudusoleil, rappeur qui vit à Rennes, Iba qui soigne son petit cheval…
Janvier fait le troc avec Iba ….ses tongues contre un peu d’artisanat local.
Bref pour beaucoup une dernière journée bien riche, bien remplie, bien surréaliste dans Bamako. Ce dernier jour est aussi le jour des 25 ans de François. Une équipe s’en va avec Flo trouver un bon dîner pas cher. Poulet, frites, friand….et gâteau à la crème bien sûr
Donc la fête commence, nous fêtons, sous une averse énorme, l’arrivée d'amis comme Annick, l’anniversaire de Françoué et notre départ dans quelques heures. On plaisante sur les grèves de Royal Air Maroc, la compagnie royale qu’on adore…
Rico, qui a pourtant souvent de bonnes idées, décide à minuit de se faire raser. Grosse erreur. La bataille de gâteau à la crème (les roses et blanc ressemblent à la moustiquaire de Mokeutar, mais c’est vraiment une private joke) vire à la bataille de mousse à raser : Rico lutte contre Flo, Janvier fait faire un vol plané à Elo, Audrey tente de faire du café avec l’eau de la gouttière…du grand n’importe quoi sous les yeux médusés de nos rastas…
Vite, vite…il faut partir à l’aéroport…
A notre arrivée, les agents du parking en ont une bien bonne à nous raconter : il n’y a aucun avion de la RAM qui vole!
Ah! Ah! Ah ! Stress ou fatigue, on part tous en fou rire ou presque. Il y a vraiment un chat noir dans le groupe 2.
Bon ben ce soir, ce sera hôtel grand luxe payé par notre compagnie préférée. Avion possible demain à la même heure. A moins qu’on ne prenne un autre vol…Bonne nuit les monos, on monte dans le bus !

La phrase du jour :

L’Afrique, elle ne veut pas t’accueillir, mais elle ne pas te laisser partir !

Orage, ô chantal!


12 août.
Et hop ! En route sur la piste pour rejoindre Ségou. On se met des paysages plein les mirettes, il y a des petites mosquées en banco dans chaque village, des champs surplombés de beaux roniers.Oh !!
C’est tellement sympa, qu’on monte sur le toit. Les Farafis (ndlr : les noirs) n’y comprennent plus rien : des Toubabous (ndlr : les blancs) sur le toit, alors qu’à l’intérieur, c’est même pas plein…ça va pas bien !
La question du jour : dernier bivouac ou pas bivouac ?… (on est à 50 km de Bamako). Vote.
Résultat des urnes : Bivouac
Mauvaise pioche !
Le ciel nous a laissé le temps d’une petite soirée sympa : molki à la tombée du jour, apéro puis loup-garou sous les premiers éclairs. La partie bat son plein, Marie est déchaînée..
Et vlan ! Orage. Panique. Rangement. C’est le bazar. On monte, démonte, remonte les tentes… puis on dort dans les 4x4 , ou sur les matelas mouillés dans les tentes !
C’est ça la démocratie !


Nuit humide, goutte au nez. Départ pour Bamako, quartier Djelibougou, chez Victoria, petite cour paisible. La plupart finissent la nuit agitée, certaines partent en mission en ville.
Le soir, concert au Savana pour certains, ou à Jani Djabati , pour les autres, emmenés par Modibo, modibododo, le meilleur taxi de bamako, avec une belle et fameuse moumoute sur le tableau de bord, « tu l’arroses ta moquette ?» lui demandera Magali !
La soirée est un peu surréaliste. On trouve le concert, coin sympa, petite paillote, sound system archi saturé pour une chanteuse visiblement très connue : Samta Kouyaté. On retrouve les rastas de lassah rencontrés l’après midi et Elo se rend compte qu'elle connaît Yégé ! Adama le percussionniste qui avait croisé la caravane 2007 retrouve Rico avec joie. Il lui dédicace des chansons ! Le griot lui chante aussi des louanges et lui demande quelques sous, normal. Le charme de notre président fera également tomber Chantal la Burkinabée, d’un amour fougueux. (Et indécollable, mais Eric vous racontera ). Une vraie tornade après l'orage du matin

Djenné c’est djennial !


Mardi 11 Août

Réveil chez Simon (le français en stage à Delta Survie,qui a hébergé une partie du groupe). Ca démarre pas. Allez, les filles poussent le 4x4 et Mokeutar rigole au volant !
Avant le départ pour Djenné, c’est dispersion du groupe :
-Réunion de bilan de la formation cuiseurs avec Bara de Delta Survie pour la suite à donner à ces cuiseurs.
-Rencontre avec Moussa de l’association Bellah, qui s’occupe des enfants de bellah (anciens esclaves des Touaregs) qui vivent dans la rue. (Alphabétisation et ateliers de batik). C’est un premier contact, accompagné d’un petit carton de vêtements et quelques jeux.
-mission marché à Mopti, noix de coco,melons, tomates, concombres !
-atelier réparation et entretien des 4x4
Cela paraît efficace, comme ça, sur le papier, mais nous sommes très en retard. Départ prévu à 11h. Oh, mince, il est déjà 14h… Allez hop hop hop !

Après avoir réussi à traverser la horde de marchands de bijoux en attaque frontale, tenu avec endurance toute la traversée du bac pour ne pas se retrouver avec 10 colliers dans chaque main et un chapeau peulh sur la tête…on arrive tant bien que mal dans Djenné, devant la magnifique et bien connue mosquée.
Dans les petites rues, le fauteuil 4x4 de Rico se transforme en tas de boue.Il commence à se faire tard.On repart? Ok. Ah bah non, on reste là ! Flo a des envies de grands luxe ce soir et nous emmène dans un hôtel hyper class. Mais pour nous ce sera nuit à la belle étoile sur le toit, avec vue sur Djenné et soleil couchant

Sévarément trempé


Lundi 10 Août
Yercoï matcherbouyer tchéré Tombouctou ( = Au revoir Tombouctou en Songhaï …Aïe pas facile ! )
Nous sommes arrivés à la destination finale de la Caravane, l'heure est au retour vers Bamako.
Départ matinal. Nous sommes tristes de quitter Tahara et cette ville pleine de charme, mais on se serre les mains gauches pour dire qu’on reviendra !
On embarque avec dans les 4x4 nos 2 spécial guests, Charlot et Maxime, alias les 2 chèvres (les deux frangins qui viennent des Deux-Sèvres)
C’est parti pour une journée piste. Et quelle piste ! Des trous à faire décoller les passagers du 4x4 blanc. Nous avons une idée en tête : trouver une jolie dune avant de repartir dans le sud. La dune, on l’a cherchée. Et avec un peu d’imagination, on l’a trouvée… Elodie, pour faire plus vrai, a réussi à s’y emsabler. C’était parfait !
A travers la vitre, que du bonheur : la falaise qui longe la piste jusqu’à Duenza et qui surplombe les villages, la brousse à perte de vue…
Coté mécanique, un pneu crevé et une lame de suspension à signaler. La dernière réparée à la mauritanienne avec une chambre à air ! Fais-nous rêver Moktar !
On roulera jusqu’à la nuit pour arriver à Sévaré… en évitant les ptits ânes et les vélos, c’est pas du gâteau.
On arrive après l’orage, dans la cour de l’ONG Delta Survie – notre partenaire- transformée en gigantesque piscine.
Les pieds dans l’eau, il faut trouver un coin sec pour poser la tente. Bon on verra ça après le maquis et le restaurant sénégalais.

A Tombouctou, il fait pas doux


3 jours à Tombouctou, la belle, la mystérieuse, la ville calme, les pieds dans le sable, la ville des Touaregs… des hommes bleus, qui content la vie des caravanes, du commerce du sel contre le thé et le sucre… du commerce de leur artisanat aussi , qui nous videra les poches ! Ebène, argent, ou « alimunium » , on s’en fout, c’est beau, vive le nomadisme !

Chez Tahara, l’accueil est parfait, de la dégustation du Toucassou qui casse tout ( sorte de pâte à pain, cuite à la vapeur, servie en sauce) , aux poissons aux petits oignons !
Pas loin du maquis de Toubabous où on se ressourcera plusieurs fois autour d’une bière, un concert de musique malienne… on y retrouvera même le flic qui nous avait arrêté à l’entrée de Tombouctou, en train de draguer Mahoro et Audrey –« gros lourd » dixit Eric.

A l’AFHT (association des femmes handicapées de Tombouctou), le premier contact est pris vendredi après-midi avec présentation, mot d’not’ président, de la présidente Tahara, ainsi que d’Aïchatou, la secrétaire de l’AFHT.
Le samedi débutent les ateliers : deux cuiseurs sont fabriqués le matin avec les femmes sous un soleil de plomb. L’après midi, jeux avec les enfants du quartier, molki, mémory, twister, fabrication de dominos … on se retrouve avec de la peinture partout, forcément ! Et les murs s’en souviennent…
Fabrication de pommade de karité avec les femmes, ainsi que de délicieux beignets. Projection de dessins animés pour les enfants.
Le dimanche, toujours sous un soleil de plomb, mais encore un peu plus fort, atelier teinture, chaleur, vapeur d’acide caustique et d’hydrosulfate… on apprend (à l’ombre) à faire le motif « rasta ».
Cette rencontre, pleine de bonne énergie et d’échanges avec les femmes de l’AFHT se terminera par une super fête… la rue est coupée pour nous, et pour danser… les percussionnistes donnent le rythme, les femmes lancent la danse, et nous y entraînent, accompagnés des enfants ! L’orage menace mais ne perturbe pas l’ambiance électrique et magique de la fête. Merci à Sosthène, qui a lancé l’idée de cette fête et payé son mouton !

Les phrases du jour :
-Un enfant c’est collant
-Dans le mouton de sosthène, tout est bon

dimanche 9 août 2009

En route pour Tombouctou


Mercredi 5 et Jeudi 6 Aout

Sniff…ouarf. C’est l’heure du départ. .. Ou plutôt des au revoir, à l’africaine, des « Diamrintin’n » en Peul. C’est reparti pour un tour de village des « notabilités ». Accolades, embrassades et serrage de mains, c’est bon quand c’est sans fin. Direction Tombouctou, par la piste au milieu des vaches (Janvier a inventé un nouveau klaxon à vache ultra efficace). Nous trouvons un bivouac en zone désertique mais le lieu est paraît-il inondable s’il pleut. Ce soir c’est la pleine lune, alors au programme, rhum et discussions philosophicopsychotiques sous les étoiles.
Effectivement, le lendemain, réveil précipité par l’orage qui nous guette, le vent souffle et le ciel est noir. C’est le Moktar’s flair. Le record du temps de pliage de camp est incontestablement battu ce matin, 20 minutes plutard nous entrons dans les 4X4 avec les premières gouttes, encore en pyjama pour certains, la tête enfarinée. Mais impossible d’y finir la nuit…Après le petit dej sur la route à Bambara Maounde nous reprenons la piste faite de bosses, de trou, de cratères et de boue. Une piste quoi. Les estomacs vibrent au rythme de la tôle ondulée. Florian, nomade des temps moderne, arrive en tête de la course. L’agilité et la maîtrise des perdants est à souligner et l’équipe d’Elo est celle qui a le plus mal aux fesses. Les paysages restent à couper le souffle…nous entrons en zone désertique... Peuls et premières caravanes de chameaux, ça sent le Touareg à plein chech !
Devant nous ô Niger, somptueux ! On attendra le bac, qui peine face à vents et courants…rencontre avec Maxime, Charles et leur guide qu’on emmenera jusqu'à Tombouctou. Passage de gai, traversée d’une plantation d’eucalyptus (on s’en sert pour construire les maisons), la ville mystérieuse s’ouvre à nous. Tara et son auberge nous accueillent pour un peu de repos. Nous voici à Tombouctou pour 3 jours...3 jours de rencontre avec les femmes handicapées de l’AFHT, 3 jours d’évasions au pays du Touareg.

Il faut se coucher Tô


Mardi 4 août

Le dernier jour de fabrication est arrivé. Cela tombe bien, nous sommes crevés. L’après-midi, une réunion est organisée pour discuter de l’avenir de ces cuiseurs, ( à qui vont-ils ? comment continuer ? avec quels outils ? quel argent ?), autour des femmes, des sages du villages et du directeur de l’école qui s’improvise traducteur. Et le soir, test grandeur nature des cuiseurs : les femmes préparent pour nous un Tô, le plat typique à base de farine de mil avec une sauce au baobab. Côté Toubab on prépare une sauce aux arachides. Nous rentrons au bercail avec nos stagiaires pour manger. Hum !!! Amadoun, spécialiste du thé pendant la formation, se met à conter. Les Toubabs s’effondrent un à un…

La phrase du jour « Pour se laver les mains, tu as besoin des deux mains.
Amadoun. Référence à nos liens entre toubab et africains

Pétanque et sieste, la vie africaine


Le chantier continue, le rythme s’accélère. Mounia et Simon, stagiaires de Delta Survie rencontrés à Sévaré, sont venus nous rejoindre pour donner un coup de main. L’après-midi, il s’est passé des choses surréalistes dans le camp des Toubabous comme Moktar faisant de la couture, Eric prenant un bain de pied, ou Florian ne faisant pas de sieste.
Nous avons saisi la balle au vol et avons préposé Simon à la découpe de trois kilos de viande. Il était ravi de son immersion dans la Caravane. Le lendemain, pour lui faire comprendre que Via Brachy c’est pas de la menthe à l’eau, il s’est collé à la découpe de gros Capitaine bien odorants, épaulé par Moktar et François. Et nous avons trouvé du réconfort dans un peu de rhum chaud.
Trois semaines après que Florian nous ait dit « Là les gars, va falloir être intelligents » à notre arrivée sur le tarmac de Nouakchott, nous avons fait preuve de tac. Pour occuper la nuée d’enfants qui entouraient la construction des cuiseurs, opération jeux : pétanque, molki et dominos… un succès fou. Ah, non, la pétanque n’a pas de frontières.
Le soir, grand projection de film orchestrée par Franck au Moulin, seule source d’électricité du village, avec le film Ratatouille et cela n’a pas trop mal marché. Balade dans le village, observation des femmes qui pilent le mil, visite à monsieur Marteau ( il faut oser) pour remettre en place le dos de Flo, lessive, foot …la vie africaine quoi.

Les cuiseurs cuisent aussi les toubab


Vendredi 31juillet

Il est tôt, ça pique les yeux. C’est le démarrage du chantier. Janvier est intronisé coordinateur général en chef de la formation et il assure comme un chef. Après un « briefing », c’est parti, tracé des patrons sur la tôle, découpage des bidons au burin. Dans la cour de l’école c’est un joyeux tintamarre, autour de chaque groupe, cela pullule de dizaines d’enfants. Nous avons « mixté » chaque groupe de cinq et cela n’a pas été évident pour les hommes de lâcher le marteau et le burin. Mais pari gagné, les filles, voyant l’équipe de choc de Via Brachy, ont pris confiance. Et surtout la motivation était bien là. Cela donne un bon coup de boost. Nous savons pourquoi nous sommes là ! Inutile de préciser qu’après 5 gros cuiseurs réalisés dans la journée sous un soleil de plomb, nous ne faisons pas les malins le soir.

Ca se passe Konza !


Jeudi 30 juillet

Départ précipité après quatre heures de rangement ,à l’aube, vers midi…L’efficacité d’un groupe, c’est magique.
Nous voilà partis pour Konna, pour une halte dans un marché très animé, avant de rejoindre Konza par la piste, le village qui nous attend de pied ferme. C’est notre premier chantier. Objectif : former 15 personnes à la construction de cuiseurs à économie de bois. Nous faisons un tour de salutations des « notabilités » du village – association de femmes, chef du village- à la manière de Barack Obama, (si, si) et l’accueil est chaleureux. Nous rentrons éreintés par le serrage moyen de 456 mains chacun. Le village est beau et les gens, des Peuls ( peuple nomade mais ici sédentarisé) sont vraiment adorables. Cela commence bien.
Le soir, nous avons fondé Toubab TV. Il faut qu’on vous dise que des dizaines d’enfants restaient en permanence derrière la porte, voire entraient carrément dans la cour pour nous observer. Les feuilletons se succédaient : les Toubab mangent par terre, les Toubab se brossent les dents, les Toubab vont au toilettes… En une soirée, la rumeur a couru. Nous voilà avec une cinquantaine d’enfants chez nous, bien alignés, dans le noir, à nous observer….étonnant…

Tournée générale de riz blanc

Suite aux événements mouvementés de la veille, vous comprendrez bien que la journée fut morte, off, à classer, pour la plupart des convalescents. Seules les toilettes furent bien occupées.
Le trio Franck, Camille et Audrey, abandonnés par Janvier à la dernière minute, a tout de même pris, à l’aube, la route du pays Dogon avec Moussa, un sympathique guide. Contrairement à notre idée, les villages que nous avons visité, Telli et Ende, n’étaient pas touristiques ni artificiels, mais nichés au pieds de falaises splendides, surplombés par les maisons des telems. Nous les avons rejoints à pieds, saison des pluies oblige. Bref une journée de paysages incroyables, une atmosphère magique, nous avons rencontré toute la famille de Moussa, distribué de la coca.
Le pays Dogon, c’est pas de la menthe à l’eau mais on ne veut pas en dire trop !


La phrase du jour : Si tu ne manges pas, c’est l’Afrique qui te mangera (Moussa à Camille)

La pinasse au soleil, c'est une chose qu'on ne refera jamais


28 juillet

La phrase du jour : L’Afrique, c’est dur. Franck

Le matin, nous répondons à l’invitation de Bara à la cérémonie de remise de matériel pour la structure qu’il a créée au sein de l’hôpital de Mopti. Elle opère et s’occupe des femmes malades de la fistule. La maladie les touche après les grossesses, provoque entre autres une incontinence urinaire. C’est pire lorsqu’elles sont jeunes et que leur corps n’est pas encore totalement formé. Mais surtout la méconnaissance de la maladie entraine isolement, divorce, précarité. Voilà à quoi travaille Delta Survie : au traitement des femmes mais aussi à la prévention des jeunes filles dans les 2000 villages de la région. Dans le centre, les femmes font des travaux comme la confection de beaux bijoux, et en bons « toubabous » nous dévalisons la boutique. Pour les plus téméraires, l’après-midi c’est balade en pinasse (pirogue) sur le Niger et sous le cagnard avec visite d’un village Bozo et d’un village Touareg. Nous le regretterons, car le soir, c’est l’hécatombe. Alors que le diner se déroule sans encombre dans une auberge tenue par des femmes célibataires, que nous dégustons du poisson capitaine ; c’est le drame Nous tombons comme des mouches du cul d’une vache. Nausées, vomissements et diète forcée. La tempête de la nuit est gérée par les quelques survivants. Les autres n’ en ayant même pas eu vent …

Sevaré -ment sympa !


Lundi 27 juillet
De passage a Tené, le paysage change encore, il est de plus en plus sec. Nous nous posons sous le soleil de plomb face a la maternité à la recherche d’un mystérieux Aa sensé nous délivrer les trépieds soudés des futurs cuiseurs que nous allons construire… Après une enquête finement menée par Flotrouvetoutmêmelevent, il s’avère que nous ne sommes pas dans le bon village. Mais impossible de bouger des estomacs vides, nous déjeunons donc devant un cadre pittoresque : la maternité
Nous voilà arrivé à Sevaré, près de Mopti. Nous logons dans un chantier - pittoresque bis- qui apartient a notre partenaire, Delta Survie. Au gardiennage, l’adorable famille de Barthélémy Guindo, un Dogon. Nous voilà « posés » pour trois jours où nous allons visiter Mopti. Le soir Ibrahim Sancaré dit « Bara », président de Delta Survie organise un vrai festin à la française (tables, chaises et assiettes) du sirop de gingembre et un mouton farci au couscous pour lequel Xavier dit « Janvier » révèle d’inestimés talents de boucher. Deux femmes représentant l’action de l’Onu dans la région sont là. Bara nous parle de son action. C’est ce qui s’appelle avoir des convictions. Cela requinque avant le gros orage qui nous attend.
L’expression du jour : Il faut doubler ( se resservir du mouton)- Bara